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Message par Léonie Sam 23 Fév - 17:57

Bonjour à tous.
J'ai lu l'avant propos de votre site, et les quelques interventions.
Je suis moi aussi sur Toulouse, étudiante en agriculture ce qui m'amène à parler en deux temps. Du d'abord, sur l'idée énoncée de ces communautés, l'idée bien sur est idéale, qui ne voudrais pas vivre en harmonie avec son environnement? Néanmoins, si il me semble que cette idée est tout à fait possible à long terme, pour la mettre en place il serait intéressant de créer des associations en périphérie des villes pour voir comment réagissent les habitants. Qui serait intéresser? Dans quelles mesures? Ceci permettant de voir assez vite les problèmes engendrés. Il ne faut pas oublier que les gens en banlieue s'organisent déjà, dans une moindre mesure pour être solidaire, notamment dans les zones pauvres. D'autre part, si nous connaissons tous les problèmes, les limites des communautés mises en places jusqu'alors, celles-ci étaient à une échelle différente, concernant qu'une catégorie de personnes. Pour moi, l'intéressant dans cette démarche est donc la mixité sociale mais aussi les échanges qu'il peut y avoir entre ces communautés crées et les habitant au alentours. Je pense que si une communauté peut vivre au-delà des tensions en son sein, elle ne le peut que si il y a une reconnaissance de son existence et une acceptation par les autochtones, pour qu'il est échanges même si tous ne vivent pas au sein de la communauté. Ainsi, la création de groupe autour des périphéries me semble importante voir essentielle pour sensibiliser. Vous parliez aussi de faire de la pédagogie au niveau de l'environnement et de l'agriculture. Par ces groupes, ces associations, ne serait il pas intéressant de créer des espaces verts avec de la sensibilisation? Si cela est votre but.
Mais je dirais aussi, que cela vous sensibiliserez à la réalité de l'agriculture d'aujourd'hui car, dans ce que j'ai pu lire le stéréotype de l'agriculteur "bourrin" et sans conscience ressort dans vos dire. Or, il me semble que ce n'est pas comme ça que l'on monte et promulgue un projet!
L'agriculture d'aujourd'hui, depuis la fin des années 80 est de l'agriculture raisonnée! Dans raisonnée on entend, "donner la juste dose d'engrais" qu'il soit d'ailleurs fermier (fumier) ou chimique. Ainsi, même si l'agriculteur est le pire des cons, il le fait car ça lui revient moins cher pour une récolte à rendement égaux, voir meilleur, car les excès brulent les cultures. Mais sans aller dans des extrémités, dû à des stéréotype, ne pas oublier que ce métier est très dur, que l'on ne le fait pas pour la gloire et la fortune. Les agriculteurs, si ils n'avaient pas été sensibilisés à l'environnement jusqu'alors (tout comme nous!) aiment plus encore leur environnement que nous ne l'aimeront jamais! Ils nous sont indispensables et, dans le milieu rural sont solidaires, d'ailleurs beaucoup le seraient avec des personnes qui ne sont pas du milieu. Faut il encore aller vers eux? Il est clair que si l'image que l'on a se limite au larges plaines du Lauragais et des alentours de Paris alors cela ne reflète en rien les réalités du monde agricole.
Je vous invite alors à mieux vous renseigner et, chercher du soutien là ou même nous n'y penserions pas, Sinon je pense qu'avec la meilleures volonté du monde ce genre de projet tombera dans l'échec à chaque fois.

Léonie
Invité


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Message par jérémy Jeu 28 Fév - 20:52

Salut Léonie

Je suis heureux que ce forum remplisse son but, c'est-à-dire mettre en avant les difficultés du projet par l’élaboration collective. Tu poses en effet des questions primordiales.

-les origines sociales des membres du projet.
Un exemple d’entreprise du même genre est instructive à ce sujet. La Cécilia est une communauté fondée au Brésil en 1890 par l’italien Giovanni rossi. De tendance ouvriériste et anarchiste, la grande majorité des pionniers ( environ 300) sont issus du prolétariat industriel, ainsi que du syndicalisme. Cela pose très vite plusieurs problèmes : les compétences agricoles n’étaient pas présentes, d’autant que le monde d’extrême gauche d’alors (voire d’aujourd’hui) entretenait un mépris tenace envers la paysannerie, accusée de conservatisme social (ce qui est en grande partie vrai à l’époque) ; deuxième seuil, l’absence quasi complète de femmes, en partie du à la misogynie du milieu ouvrier et surtout militant et syndicaliste ; troisième limite : par la haine de la bourgeoisie, de l’administration et de l’argent, aucun « bourgeois », administrateur, comptable, financier, etc. n’est embarqué dans l’aventure. Les énormes lacunes en compétences administratives, financière, et « relations publiques » ont achevé ce mouvement qui s’éteint au bout de quatre ans.
Le cas de la colonie guyanaise du pasteur Jim Jones est inverse, et bien plus terrible. Celui-ci, après avoir solidement implanté son « temple du peuple » aux Etat-Unis (où il est membre influent de l’élite politique et intellectuelle) établit une colonie agricole en Guyane. Elle a pour vocation l’accueil de déclassés sociaux (marginaux, pauvres, drogués…) mais reste essentiellement composée d’intellectuels, d’ancien membre du clergé et de l’administration publique, voire d’entrepreneurs. Complètement coupé du monde, l’expérience aboutira à la formation d’une hiérarchie extrêmement sévère et totalement maîtrisé par le gourou fondateur, malgré la culture, les études, la richesse des membres. En 1978, 914 membres meurent dans le suicide collectif qui clôt cet épisode désastreux.

Je pense que ces deux exemples montrent la nécessité de mixité sociale, de complémentarité des compétences et d’expérience, de diversité de culture et de manière d’être et de faire. De manière concrète, cela se traduit par l’intégration de gens dont l’origine sociale est la plus varié possible : urbains, ruraux et banlieusards, ouvriers, paysans, travailleurs de bureau, « riches » et « pauvres », « intellectuels » et « manuels », autant de catégories qui ne reflète nullement la réalité mais donne une idée de la volonté de mettre tout les hommes sur le même plan. Et surtout, de faire avec tous. En cela, ton idée de création d’associations en périphérie des villes est une bonne idée. Nous avons des contacts avec des associations de banlieues, de solidarité, de culture d’éducation, comme des SEL, l’AFEV, Les Ogres, les EEDF… (Si j’ai mal compris l’idée, peut tu préciser ce que tu entendais par là ?)

-l’implantation locale

Elle serait de plusieurs types.

-agricole, mais j’en parle plus loin.

-éducative : avec la mises en place de centre aéré, de stages d’éducation, de pratique du scoutisme laïque, de formation BAFA autour de l’écologie, voire l’ouverture d’une école pour les enfants du coin ; l’intégration au réseau WWOOF pour une éducation à l’agriculture que l’on pratique ;

-culturelle : cinéma, festivals, locaux de répétition musicales, salle des fêtes, bibliothèques… dont la gestion serait confié aux utilisateurs locaux ; accueil d’étudiants a distance (SED), l’organisation de conférence auquel tout les gars du coin serait conviés ; éventuellement la création d’un journal en ligne, qui pourrait avoir une diffusion papier locale ;

-professionnelle : par l’intégration de chômeurs de la région, d’agriculteurs et d’éleveurs qui cherchent l’association, et de tout actif prêt a mettre sa compétence au service du projet ;

-économique : par l’organisation d’un SEL, système d’échange local, dont le principe est l’échange économique de services ou de biens sans intermédiaire ni argent (exemple, je t’apprend l’italien, tu m’apprend la mécanique (merci Ninon), je te donne un lapin, tu me donnes des œufs…), par l’échange avec des paysans, avec des entreprises du même type que la notre et avec des chasseurs-pécheurs pour l’alimentation d’un éventuel restaurant

-administrative : les autorités locales sont bien évidemment des partenaires à privilégier et de toute façon rien ne peut être fait sans elles.


-l’exploitation agricole

Il est clair que ce projet est né dans la tête d’urbains. Pour autant, en ce qui me concerne, je ne méprise en aucun cas les hommes qui cultivent la terre, dont le métier ancestral est à l’origine des civilisations. Si l’on parle souvent de révolution industrielle, tout les préhistoriens sont d’accord : les conséquences de la révolution néolithique où l’homme commence à faire consciemment pousser des plantes et à élever du bétail (en gros, à partir d’il y a douze mille ans) ont été de même ampleur pour l’humanité que l’explosion technique des deux derniers siècles.

Je ne vois pas les agriculteurs comme des « bourrins inconscients ». Ce que je sais, c’est que mon grand père, comme presque tout les enseignants en lycée agricole dans les années 1950-1960, a initié des générations aux techniques « américaines » : hormones de croissance, pesticides, extensivité, suppression des haies, farine animale, engrais de synthèse, monoculture, et autres douceurs modernes. Ainsi, beaucoup de paysans sont devenus des gestionnaires dont l’activité a des conséquences importantes sur l’environnement et la santé.
En réaction, nous voudrions pratiquer une agriculture (je ne savais pas le sens d’«agriculture raisonnée et je n’ai pas de qualificatifs satisfaisants (?) ) qui répond a certains critères :variétés, impact sur les cycles (eau, sols, vie) le plus réduit, rendements élevés par la permaculture (on plante ce qui pousserait le mieux naturellement)…

En conséquence, les agriculteurs du coin seraient mis au courant de notre projet et on cherchera au maximum le partenariat, voire l’association. Elle sera de toute façon nécessaire, car je pense qu’actuellement notre plus grande limite est notre incompétente agricole. J’ai bien fait pousser quelques tomates, haricots et autres courgettes, élevé quelques lapins, mais même si je commence à accumuler des connaissances théoriques il me manquera toujours l’expérience et une formation solide. Avec quelques amis, nous projetons tout de même des séjours WWOOF ( travail dans des fermes en échanges de la tables et du logis).
C’est pour cela que je t’ai contacté, quand Nicolas m’a dit que tu étais à l’EPLEA d’Auzeville (c'est bien ça? J’ai d’ailleurs j’ai un pote intéressé par le projet qui y est passé, peut être que tu connais Joseph Bénita ?). Du peu que j’ai pratiqué, je veux bien te croire quand tu dis que c’est un métier très dur. C’est pour cela que l’on besoin d’aide pour le faire au mieux. Si tu as quelques sympathies pour notre entreprise, tu peux donner des idées de techniques agricoles ou autre dans la rubrique activité-production du forum, et diffuser l’adresse Internet de celui-ci autour de toi et dans le lycée. C’est un projet professionnel qui peut intéresser des membres de ta formation.

Voili voilou, ça fait une longue réponse, mais c’était des bonnes remarques.

Amicalement

Jérémy
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Message par def Ven 29 Fév - 12:35

Léonie a écrit:D'autre part, si nous connaissons tous les problèmes, les limites des communautés mises en places jusqu'alors, celles-ci étaient à une échelle différente, concernant qu'une catégorie de personnes.
Nous connaissons tous ? Wink
Tu sais, Léonie, il y en a eu beaucoup d’expériences. Je doute qu’elles aient toutes concerné « une seule catégorie de personnes ». Certains ont pris soin d’inclure toutes les professions nécessaires… (même s’il est vrai, que concernant les expériences « socialistes », comme la Cécila, il y avait souvent une majorité d’urbains).

Jérémy a écrit:Complètement coupé du monde, l’expérience aboutira à la formation d’une hiérarchie extrêmement sévère et totalement maîtrisé par le gourou fondateur, malgré la culture, les études, la richesse des membres.
Je trouve qu’évoquer le drame de « Jonestown » au Guyana (et non pas en Guyane), pour justifier l’importance de la mixité sociale et de l’implantation locale (non-isolement) est un peu « gonflé ».
C’est vrai que 914 morts en une journée, c’est plutôt frappant, comme argument ! pirat
Ce drame me semble bien plutôt la conséquence de l’ego, de l’orgueil. Ces types qui vivent pour leur image, à travers les yeux des autres…. C’est typiquement une dérive de secte.
Jim Jones se prenait pour l’incarnation de Jésus, d’Akhenaton, de Bouddha et de Lénine (excusez du peu), et accomplissait des « miracles » pour attirer de nouveaux disciples...
Il avait fondé une Eglise dans les années cinquante. Il était tout sauf isolé (nombreux contacts influents, Eglise active auprès des déshérités etc.) L’implantation agricole au Guyana s’est faite en 77 (pour échapper au fisc). C’était donc récent, au moment du drame (en 78 )…
La « hiérarchie sévère » existait avant, c’est l’origine du mouvement qui est ici en cause : la personnalité du fondateur, la dimension religieuse…

Par ailleurs, le massacre s’est déroulé dans des circonstances bien précises : la visite d’un inspecteur du sénat américain (suite à des accusations).
Jones n’a pas supporté que son autorité et ses mystifications puissent être révélées, et que son autorité s’écroule. Elle avait d’ailleurs commencé à s’effriter du fait de la vie communautaire : celle-ci avait permis à beaucoup de disciples de se rendre compte que le leader était… toxicomane !
C’est un drame de l’ego que je rapprocherais de celui de l’affaire Jean-Claude Romand (ce type qui, pour ne pas avouer un échec universitaire, avait menti à ses proches pendant 18 ans avant de les tuer lorsque le pot aux roses menaçait d’être découvert).

Jérémy a écrit: -économique : par l’organisation d’un SEL, système d’échange local, dont le principe est l’échange économique de services ou de biens sans intermédiaire ni argent (exemple, je t’apprend l’italien, tu m’apprend la mécanique (merci Ninon), je te donne un lapin, tu me donnes des œufs…)
Euh, non. Les SELs sont une monnaie locale (il y a donc bien de l’argent, même si cet argent échappe au contrôle de l’Etat). Ce que tu décris c’est le troc.
Le troc de savoir, a été promu en France par Claire Hebert-Suffrin, avec les Réseaux d’Echange Réciproques de Savoir. (et ce n'est d'ailleurs pas vraiment un troc, mais déjà quelque chose de plus complexe: ce n'est pas "je t'apprends / tu m'apprends", mais plutôt "j'apprends à Pierre, qui apprend à Paul...")
Pour les RERS comme pour les SELS, il y a une association (locale) qui organise tout ça, pour savoir qui a fait quoi, combien chacun dispose de "grains de sels", faire que l'offre et la demande se rencontrent...

à+

def

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